En tant que vrai Wine Lover, tu as sûrement entendu parler de ces fameux classements qui déterminent la hiérarchie des châteaux et domaines viticoles de la région. La force de Bordeaux, c’est sa réputation bâtie depuis des siècles. Et cette réputation ne serait pas aussi forte, si elle n’était pas portée, encore aujourd’hui, par ses célèbres classements. Pour mieux comprendre leur fonctionnement, voyage express dans le bordelais !
UN CLASSEMENT DU BORDELAIS, QUESAKO ? 🧐
À la base des vins girondins, on a les appellations régionales (Bordeaux, Bordeaux Supérieur, Crémant‐de‐Bordeaux), qui couvrent quasiment tout le vignoble, puis les AOC sous‐régionales (Haut‐Médoc, Médoc, Graves, Entre‐Deux‐Mers...) et, au sommet, les « communales » (Pomerol, Saint‐Émillion, Margaux...) et les crus classés, le top du top. Il existe plusieurs classements qui, contrairement à la Bourgogne ou l’Alsace, ne classent pas des terroirs mais des domaines. C'est un peu comme dans une cour d'école, où chaque élève est classé en fonction de ses résultats scolaires ! Les classements sont établis pour distinguer les meilleurs Châteaux en fonction de critères tels que la qualité des vins, la réputation du domaine et même parfois l'ancienneté de la propriété.
LE CLASSEMENT DE 1855 DU MÉDOC ET DU SAUTERNAIS 🏰
Le premier classement - impérial s’il vous plaît ! - date de 1855, sous le Second Empire : il a été rédigé par la chambre de commerce de Bordeaux en vue de l’exposition universelle organisée par Napoléon III à Paris. Depuis, il n’a pas bougé, ou presque (promotion de Mouton‐Rothschild de 2e à 1er cru en 1973). Il concerne 61 vins rouges du Médoc, répartis de 1er à 5e crus classés, tous en AOC Margaux (la plus représentée), Pauillac, Saint‐Julien, Saint‐Estèphe, Haut‐Médoc et...Pessac‐Léognan. Ce classement concerne aussi les blancs liquoreux du Sauternais, à l’époque très prisés eux aussi. Il distingue un 1er cru supérieur, le Château d’Yquem, des 1ers et 2es crus. Il ne concerne que les appellations Sauternes et Barsac (qui peut aussi revendiquer l’appellation Sauternes).
📌 L’exception Haut-Brion !
Une entorse a été faite à la règle du « tout‐Médoc » dans le classement du 1855 avec le choix d’intégrer un vin des Graves, le cultissime Château Haut‐Brion (Pessac‐Léognan), et pas à n’importe quel rang : le 1er, aux côtés des Châteaux Lafite‐Rothschild, Latour, Margaux et Mouton‐Rothschild !
LE CLASSEMENT DES GRAVES 👑
Un siècle après le Médoc, les Graves créaient leur propre classement, établi en 1953 et 1959. C’est ainsi que Haut‐Brion se retrouve dans deux classements, et au 1er rang dans les deux ! Celui des Graves ne concerne en réalité que l’appellation Pessac‐Léognan, mais à l’époque celle‐ci n’existait pas encore — elle fut créée en 1987 — et les vins appartenaient donc à l’appellation Graves. Tu arrives à suivre ? Il est en outre le seul classement du Bordelais à comprendre aussi bien des blancs secs que des vins rouges.
LE CLASSEMENT DE SAINT-ÉMILION 🌟
Créé en 1955, ce classement est révisé régulièrement, environ tous les 10 ans, avec souvent des contestations, en général de la part de ceux qui en sont exclus of course ! La première révision a eu lieu en 1958 et la dernière en 2022, dont la nouvelle procédure n’a pas fait l’unanimité ! Les Châteaux Ausone et Cheval Blanc, suivis du Château Angélus et Château La Gaffelière (classé B) ont décidé de sortir de ce classement. Au total, il concerne à ce jour 85 domaines : 2 Grands Crus classés A (Châteaux Pavie et Figeac), 12 premiers Grands Crus classés B et 71 Grands Crus Classés « tout court ».
CRUS BOURGEOIS ✨
Ce classement a été créé en 1932 pour consacrer un usage datant du...Moyen Âge, qui distinguait les « crus des bourgeois », notables exemptés de droits. Ayant perdu sa crédibilité, il a été entièrement revu en 2008 et est désormais renouvelable tous les 5 ans, après dégustation à l’aveugle. Il ne concerne que les appellations médocaines, essentiellement des Médocs et Haut‐Médoc.
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