Concrètement, l’idée principale de la viticulture biologique, reconnue et réglementée en France depuis 1980 et dans l’UE depuis 1991, est l’interdiction d'ajouter des produits chimiques à la vigne et au chai, la limitation des quantités de soufre, le bannissement des levures exogènes (non naturelles) et le travail des sols. Mais sur le terrain, ça donne quoi ?
"L'idée principale de la viticulture biologique, c'est l’interdiction d'ajouter des produits chimiques à la vigne et au chai"
COMMENT DEVENIR BIO ? 🌿
Produire du vin bio ne se fait pas en un claquement de doigts ! Le vigneron s’engage pour une conversion de 3 ans, pendant laquelle il doit suivre les préceptes du cahier des charges bio (plus de pesticides chimiques, moins de soufre...).
Au bout de 2 ans, il peut afficher « en conversion vers l’agriculture biologique » sur ses bouteilles et ne peut arborer le logo européen et/ou français qu’à l’issue de la troisième année. Un long chemin semé d’embûches ! Le prix de production de ses vins va aussi augmenter, car le travail à la vigne et en cave est 20 à 30 % supérieur à la culture traditionnelle !Certains vignerons qui en ont marre des paperasses administratives et des contraintes imposées trop strictes travaillent leur vin en bio sans passer par un label. Mais… Il faut savoir que lors de la vinification, les vignerons peuvent quand même utiliser des sulfites, mettre des copeaux de bois pour donner un goût de barrique, rajouter des tanins pour donner plus de corps au vin… Acidifier ou désacidifier en vue du PH trop bas ou trop élevé du vin, ou encore ajouter des levures industrielles…
LE DÉBAT SUR LE CUIVRE 🚫
Les pesticides sont certes autorisés, mais uniquement s' ils sont d’origine animale ou végétale. Le débat actuel concerne l’utilisation du cuivre pour traiter les maladies comme le mildiou, car ce métal lourd ne se dégrade pas dans l’environnement, abîme le socle végétal et surtout les nappes phréatiques. De plus, on ne peut pas dépasser la dose de 4 kg / hectare et par an, ce qui est très peu pour être efficace, surtout les années de fortes pluies. C’est pourquoi le bio est plus répandu dans les régions ensoleillées et venteuses du pourtour méditerranéen, et à l’inverse bien plus compliqué à appliquer en Champagne ou encore dans le Bordelais, régions très pluvieuses !
LOGO FRANÇAIS OU LOGO EUROPÉEN ? 🌐
Il n’y a aucune différence entre les deux ! Pour être labellisés, les domaines doivent suivre les règles européennes, qui sont les mêmes que celles de l’agriculture biologique française.
En revanche, le logo européen (ou « eurofeuille ») est obligatoire sur l’étiquette de la bouteille, tandis que le logo français « AB » est facultatif. En bref, le bio est une bonne première étape, qui a des vertus pour nous et pour le vigneron. Mais, il y a de tout dans le bio : le bio que l'on peut qualifier « d’industriel », qui se permet encore trop de manipulations en cave (filtration à outrance, acidifications des jus…), et le bio plus « nature », prônant le moins de manipulations possibles.
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